Quand la disparition de l’odorat a fait irruption dans nos vies
« Anosmie », voici un mot qui était inconnu pour un grand nombre de personnes il y a encore deux ans et qui est bel et bien passé dans le langage courant, un peu malgré nous, suite à l’infiltration de la Covid-19 dans nos foyers. Ici et là, nous entendons quelqu’un expliquer comment son odorat a disparu du jour au lendemain, son goût également, et raconter comment les aliments se sont retrouvés étranges à manger et les repères olfactifs avaient disparus.
Un sensation extrêmement désagréable et perturbante, il faut bien le reconnaître. J’en ai fait l’expérience au tout début de la pandémie et j’aurais pu avaler n’importe quel aliment sans me soucier du goût qu’il avait, avec cette étrange sensation de n’en percevoir que la texture. Par chance, cela a été de courte durée, un petit mois, et j’ai pu suivre un protocole de rééducation olfactive qui m’a aidée à retrouver l’odorat.
Quels sont les inconvénients?
Ne profiter que de la texture d’un aliment, si perturbant soit-il, peut aussi s’avérer problématique dans la mesure où notre nez nous guide vers ce qui est bon ou nocif pour notre organisme. Par exemple, un produit dont on se rendrait compte qu’il est avarié par une simple respiration peut très vite présenter un danger. Un incendie qui se déclare dans une pièce de la maison ne serait pas perçu aussi rapidement qu’il le serait grâce à notre odorat. Ou encore le fait de ne pas être en mesure de sentir ses propres odeurs corporelles peut mener à une anxiété en situation sociale. Notre sens de l’odorat agit alors comme un signal pour nous prévenir d’un danger potentiel.
Mais pouvoir respirer une odeur, c’est plus que cela. C’est également un plaisir apporté par une fleur, un lieu, une matière,… C’est le côté rassurant d’une personne.
La Covid-19 a donc impacté un grand nombre de personnes sur cet aspect-là aussi. Certains s’en sont remis rapidement sans trop de séquelles, d’autres en souffrent réellement et n’ont pas eu la chance de voir leur sens de l’odorat se rétablir après 15 jours et peuvent même avoir été impacté jusqu’à plus d’un an. Et, étrangement, les odeurs à nouveau perçues n’étaient pas forcément celles qui auraient normalement été associées à l’élément senti. Ainsi, une personne atteinte sur du long terme pouvait, par exemple, ne plus sentir le parfum du café puis le détecter progressivement comme étant une odeur de poubelle, puis de poireau! Et c’est un ensemble de repères qui est bousculé!
Plus encore, cette perte de l’olfaction est invisible et il est très complexe pour les gens de l’entourage de la comprendre, d’entendre qu’on peut perdre le plaisir de savourer un repas dont on aurait volontiers profité mais que manger devient juste une nécessité.
Olfaction : différentes formes et degrés d’anosmie
Enfin, si l’accent est mis ici sur le virus qui malmène la planète depuis bientôt deux ans, j’ai une pensée pour toutes ces personnes qui sont anosmiques depuis bien plus longtemps.
En effet, il est possible d’être anosmique de naissance ou la pathologie sensorielle peut être acquise (par exemple, suite à un traumatisme, une prise de médicament,…), parfois de façon irréversible, et avec différents niveaux de perte (ex: l’hyposmie qui est un niveau d’odorat très faible), avec toutes les précautions et adaptation que cela peut alors demander dans sa vie quotidienne et tout le mal-être que cela peut induire. Il peut alors être bénéfique d’en parler à ses proches, de consulter un médecin et, si besoin, de consulter un psychologue.
Peut-on suivre une rééducation olfactive?
Oui, une telle possibilité existe. C’est une bonne nouvelle! Cependant, chaque individu est unique et cela fonctionne parfois mieux pour certains que pour d’autres. Et, bien entendu, il faut prendre en considération la cause de la perte sensorielle et son niveau de gravité. Ainsi, il s’agit ici d’aider les personnes qui présentent une anosmie acquise.
Mais il existe des protocoles, notamment utilisés suite à la perte d’odorat en raison de la Covid-19, qui peuvent être suivis, afin de retrouver des sensations olfactives perdues.
L’idée est alors de suivre différentes étapes qui mettent en action à la fois le sens olfactif, l’esprit et le corps.
En pratique, la rééducation dure environ 12 semaines et combine des techniques de relaxation permettant de diminuer l’anxiété et d’augmenter la concentration, avec des exercices olfactifs à base d’huiles essentielles, spécifiquement sélectionnées pour le protocole (comme le citrus limonum ou la menta piperata, bio). Et cela demande la volonté de combiner des rendez-vous hebdomadaires en cabinet thérapeutique (ou en ligne) ainsi qu’un entraînement quotidien, à domicile.
Contact pour une rééducation olfactive